Presse

Avril 2015 : L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec partage les inquiétudes du vérificateur général du Canada

Saint-Hyacinthe, le 30 avril 2015 – L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec appuie sans réserve le vérificateur général du Canada, Michael Ferguson, qui blâme Santé Canada et l’Agence de la santé publique de ne pas avoir pris part plus activement à la lutte contre l’antibiorésistance, et les incite à prendre des mesures adéquates concernant la réglementation qui encadre la vente et l’importation d’antimicrobiens au Canada. Depuis déjà plusieurs années, les médecins vétérinaires demandent au gouvernement canadien d’agir en la matière.

Les lacunes réglementaires permettent l’entrée d’antibiotiques non homologués au Canada et l’achat, sans prescription dans la majorité des provinces, de médicaments pour les animaux. Ceux-ci sont alors utilisés sans supervision vétérinaire, et peuvent donc se retrouver dans la chaîne alimentaire et ainsi contribuer au problème de l’antibiorésistance, un enjeu que l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec estime prioritaire pour la santé publique nationale. Pour leur part, les médecins vétérinaires du Québec sont grandement engagés dans le combat contre l’antibiorésistance. D’ailleurs, 98 % d’entre eux ont complété une formation portant sur l’utilisation judicieuse des antimicrobiens, formation élaborée et rendue obligatoire par l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec en 2012.  

« Achèteriez-vous des antibiotiques sur Internet ou d’un autre fournisseur sans connaître la qualité du produit, sans que votre médecin vous les ait prescrits et qu’un pharmacien se soit assuré qu’ils sont adaptés à votre condition de santé? Probablement pas. Pourtant, comme la réglementation canadienne comporte certaines lacunes, cette situation est possible chez les animaux, même chez ceux destinés à la consommation alimentaire. Les médecins vétérinaires sont formés pour assurer une utilisation juste et judicieuse des antibiotiques chez tous les animaux, il est important de conserver ce contrôle et d’assurer une surveillance afin de préserver la santé animale, humaine et publique », prévient le président de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec, Dr Joël Bergeron.  

Le gouvernement fédéral prive actuellement la population de cette garantie et de cette surveillance, et les risques encourus par la population sont réels et élevés. Dr Bergeron précise qu’un grand pourcentage des médicaments vendus sur Internet représente un danger : « Une étude1 menée par l’Organisation mondiale de la santé en 2006 précisait que 50 % de ces médicaments sont contrefaits et nocifs pour la santé. Il serait étonnant que la situation se soit améliorée depuis. Nous ne pouvons fermer les yeux et devons protéger la population et les cheptels. »

Le problème de l’antibiorésistance représente une menace planétaire et nous devons attendre et exiger une attitude responsable et proactive de la part du gouvernement canadien et des agences fédérales.

Un groupe d’experts internationaux a dernièrement avancé que la résistance aux antibiotiques deviendrait la première cause de mortalité dans le monde en 2050, devant le cancer2 . Il s’agit donc d’un sujet de première importance en santé publique, qui ne devrait pas inquiéter uniquement les médecins vétérinaires, mais bien l’ensemble des professionnels de la santé et, bien sûr, les instances gouvernementales responsables de la santé des Canadiens et des Canadiennes.

 

À propos de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec

L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec est un organisme, constitué en vertu du Code des professions du Québec et de la Loi sur les médecins vétérinaires, qui regroupe près de 2 500 médecins vétérinaires au Québec. Son mandat est d’assurer la protection du public en faisant la promotion d’une médecine vétérinaire de qualité qui vise l’amélioration du bien-être des animaux et le maintien de la santé publique.

 

 

Source :   Madame Patricia Noël, Service des communications Ordre des médecins vétérinaires du Québec Tél. : 450 774-1427, poste 238 1 800 267-1427, poste 238

Retour à la liste des communiqués de presse