Dre Louise Laliberté, m.v.
Championne québécoise d’escrime, la Dre Laliberté termine des études en arts et obtient un baccalauréat ès arts à l’Université de Montréal au printemps 1964. Quelques mois plus tard, à l’automne 1964, elle commence des études à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal et obtient un doctorat en médecine vétérinaire en 1968. Elle fait donc partie de la première promotion de la Faculté comptant des femmes, devenant, avec Diane Gravel et Anne Bousquet, les toutes premières Québécoises à obtenir un diplôme de médecin vétérinaire au Québec. Le premier diplôme de médecin vétérinaire décerné au Québec fut remis par le Montreal Veterinary College à M. James Ferries en 1868, exactement 100 ans avant celui délivré à une femme.
C’est ainsi que la Dre Louise Laliberté représente une génération entière de jeunes femmes qui, dans les années soixante, ont ouvert les portes aux nouvelles générations. Tout devient possible pour le Québec alors en pleine transformation, en ce début des années soixante, où la Révolution tranquille façonne un Québec différent.
Après l’obtention d’un doctorat, la Dre Laliberté enseigne la biologie et la microbiologie au collège de Saint-Hyacinthe. Quelques années plus tard, elle a la responsabilité de mettre sur pied la troisième année du nouveau cours de technique de santé animale au cégep Vanier.
Auteure prolifique et appréciée, elle est la première femme vétérinaire à publier au Québec. Elle rédige notamment le Manuel de travaux pratiques en microbiologie à l’intention des étudiantes infirmières, en collaboration avec le Dr Raymond Roy. Puis, elle écrit un premier guide pratique à l’intention des amateurs de chiens, Le guide du chien et de son maître, en 1972, suivi du livre Le guide du chat et de son maître, en 1973. Ces deux livres ont connu un grand succès, atteignant un tirage de 30 000 exemplaires chacun, ce qui était à l’époque une éclatante réussite. De plus, elle publie, en 1973, un livre sur les races félines, Toutes les races de chats, puis, en 1974 un livre traitant des compétitions canines, Mon chien champion.
À la suite de ses succès enregistrés en librairie, le journal La Presse lui propose la rédaction d’une chronique régulière, ce qui constitue une première pour un médecin vétérinaire au Québec. Ainsi, de 1974 à 1982, cette tribune exceptionnelle contribue à sensibiliser les Québécois et les Québécoises à l’importance des animaux de compagnie dans notre vie quotidienne et incite de nombreuses jeunes filles à joindre les rangs de la profession au Québec.
En 1975, la Dre Laliberté, en collaboration avec son confrère et mari, le Dr Jean-Pierre Robert, ouvre la Clinique vétérinaire de Longueuil. Elle y travaille pendant cinq ans avant de relever un nouveau défi : elle vend la clinique et s’inscrit au programme de maîtrise en sciences vétérinaires à l’Université de Guelph, en Ontario. Ses recherches et travaux portent sur l’épidémiovirologie de la péritonite infectieuse féline, une maladie qui fait des ravages dans les élevages de chats. Son intérêt pour cette maladie vient du fait que, depuis 1978, elle élève des chats abyssins et est juge internationale de compétition féline.
Un engagement soutenu auprès des félins
Cet intérêt se double d’un engagement certain. C’est ainsi que l’infatigable docteure participe à des centaines d’expositions, au Canada de même qu’aux États-Unis et en Europe.
Elle cofonde le Club canin de Montréal en 1972, puis le Club félin de Montréal en 1974.
Elle est membre du conseil d’administration de l’Association féline canadienne depuis 1976 et en est l’actuelle présidente depuis 2008.
Plus de 200 interventions médiatiques en 40 ans
Active dans les médias électroniques et écrits, la Dre Laliberté a participé à plus de 200 émissions de radio et de télévision au cours de sa vie active, dont :
- 26 chroniques à l’émission Pour vous mesdames, diffusée à Télé-Métropole de 1976 à 1977 ;
- 74 chroniques à l’émission Louvain à la carte, à la télévision de Radio-Canada de 1994 à 1996 ;
- recherchiste pour l’émission Conseil Express, à la télévision de Radio-Canada de 1976 à 1977 ;
- rédactrice pour la revue Le Veterinarius de 1984 à 1996 ;
- chroniqueuse dans le magazine Le Rapporteur de l’AMVQ pendant plusieurs années ;
- chroniqueuse dans différents magazines destinés au grand public comme le magazine Animal et Poils & compagnie.
Elle a aussi été invitée à un grand nombre d’autres émissions pour présenter des expositions félines et prodiguer des conseils vétérinaires.
Soucieuse de parfaire ses connaissances, elle termine un certificat en relations publiques à l’Université de Montréal en 1995. La même année, elle agit à titre de consultante pour l’exposition Ces chats parmi nous, présentée au Musée de la civilisation de Québec.
Une contribution remarquable à l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec
La Dre Laliberté a été élue administratrice au sein du conseil d’administration de l’OMVQ en 1974. C’était la première fois qu’une femme y siégeait. Elle y siégera pendant cinq années, jusqu’en 1979.
En 1984, elle accepte de rallier l’équipe de l’Ordre pour assumer la responsabilité des communications. Elle y cofonde la revue Le Veterinarius avec la Dre Christiane Gagnon et en sera la rédactrice en chef pendant 12 ans, soit jusqu’en 1996.
Elle crée, en 1988, le concours photo de l’Ordre qui, plus populaire que jamais, en est aujourd’hui à sa 25e édition.
Un dernier tour de piste pour soutenir la relève
En 2000, la Dre Laliberté décide de relever un nouveau défi et se joint aux Laboratoires Vita-Tech à titre de représentante. Elle parcourt le Québec et rencontre la nouvelle génération de médecins vétérinaires et profite de ces occasions pour partager son expertise et soutenir la relève.
Une retraite active
Enfin, en 2009, après tant d’années à assurer le développement et le rayonnement de la profession, elle prend sa retraite, mais continue son action dans le monde félin.
La profession reconnaît son apport majeur au développement et au rayonnement de la profession
La Dre Louise Laliberté reçoit le prix Damase-Généreux de l’AMVQ, en 2002, et le prix Victor remis par la Société de conservation du patrimoine vétérinaire québécois. C’est avec une grande fierté que cette année, l’Ordre lui décerne la médaille de saint Éloi, le plus grand honneur de la profession, reconnaissant ainsi son apport et sa contribution remarquables.
La Dre Laliberté, une pionnière de la profession, a tracé la voie pour des centaines de femmes souhaitant devenir médecins vétérinaires au Québec. Elle a défriché et s’est taillé une place plus qu’honorable, invitant ces centaines de femmes à la suivre et à grossir les rangs de la profession. Femme de tête dynamique, fonceuse, passionnée et déterminée, elle a contribué de façon exceptionnelle à l’éducation du public, au rayonnement de la profession, à l’enrichissement des connaissances de ses collègues et au développement de races félines. C’est pourquoi l’ensemble de la profession rend aujourd’hui un vibrant hommage à cette pionnière de grand talent.