Bien-être animal : des chirurgies vétérinaires bientôt interdites!
Saint-Hyacinthe, le 30 janvier 2024. – Dès le 10 février, les médecins vétérinaires ne pourront plus pratiquer certaines chirurgies qui n’ont pas de valeur sur le plan de la santé et du bien-être animal. La coupe totale ou partielle de la queue sur un animal domestique et sur les chevaux de trait, la taille des oreilles, la dévocalisation canine et le dégriffage félin — sous toutes ses formes — sont visés par cette nouvelle réglementation du gouvernement du Québec. L’Ordre des médecins vétérinaires souhaite informer les propriétaires d’animaux qu’ils ne pourront plus obtenir ces services de leur médecin vétérinaire et qu’il sera interdit de se déplacer hors du Québec pour les obtenir.
Des souffrances inutiles!
Les chirurgies qui seront dorénavant interdites ont longtemps été banalisées et standardisées pour répondre principalement aux besoins des humains ou à des idéaux esthétiques. « En surface, ces chirurgies semblent routinières. Toutefois, celles-ci sont invasives, comportent des risques de complications, constituent des sources potentielles de souffrances physiques et mentales chez l’animal, en plus d’occasionner des comportements indésirables dans certains cas et d’altérer un comportement instinctif dans d’autres », précise le président de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec, le Dr Gaston Rioux.
Un changement d’habitudes!
Bien que certaines de ces chirurgies soient aujourd’hui pratiquées de façon marginale ou auprès de certaines races spécifiques, plusieurs propriétaires de chats se tournaient toujours vers le dégriffage félin pour éviter les désagréments des griffures de leur compagnon. Il faut admettre que cela peut représenter un défi. Comment faire face à cette nouvelle réalité? Il faut apprendre aux chats à faire leurs griffes… là où il faut! L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec invite les propriétaires de chats à consulter sa page « Dégriffer son chat : plus maintenant! » sur son site Web, pour obtenir de l’information et des conseils sur le sujet et rappelle que leur médecin vétérinaire peut aussi les aider dans cette transition.
Des exceptions?
Bien que les médecins vétérinaires doivent changer leur pratique courante, ils pourront utiliser leur jugement professionnel et procéder aux chirurgies si une indication médicale thérapeutique le prescrit pour l’animal. Ceci dit, ils devront être en mesure de justifier leur intervention.
Une société sensible au bien-être de ses animaux
La société d’aujourd’hui accorde une place de choix aux animaux et l’Ordre est d’avis qu’il devenait essentiel pour le gouvernement de poser des actions réglementaires concrètes afin de mieux répondre aux besoins vitaux de nos compagnons.
« Afin de refléter les valeurs fondamentales de la profession vétérinaire et celles de la société qui y font écho, l’Ordre a récemment modifié son logo qui comportait un chien aux oreilles coupées. Dorénavant, l’animal qui y est représenté porte ses oreilles au naturel, signe d’un virage important et essentiel en matière de bien-être animal. » mentionne le Dr Gaston Rioux.
En terminant, mentionnons que les chirurgies vétérinaires interdites sont indiquées à l’article 16 du nouveau Règlement sur le bien-être et la sécurité des animaux domestiques de compagnie et des équidés du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ). Une page informationnelle sur les chirurgies vétérinaires proscrites est maintenant disponible sur le site de l’Ordre des médecins vétérinaires (www.omvq.qc.ca), le contenu est accessible en page d’accueil. Notons que le chien, le chat, le lapin, le furet, le cochon d’Inde et le cochon de compagnie sont considérés comme des animaux domestiques de compagnie au sens du règlement et que plusieurs autres éléments — comme leurs conditions de garde — sont aussi encadrés par la nouvelle législation disponible sur le site Web du MAPAQ.
À propos de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec
L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec est un organisme, constitué en vertu du Code des professions du Québec et de la Loi sur les médecins vétérinaires, qui regroupe plus de 3100 médecins vétérinaires au Québec. Son mandat est d’assurer la protection du public en faisant la promotion d’une médecine vétérinaire de qualité qui vise l’amélioration du bien-être des animaux et le maintien de la santé publique.