L'importation des chiens au Canada
L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec a le mandat de protéger le public et de veiller à la santé et au bien-être animal au Québec. Une des grandes préoccupations de l’Ordre depuis quelques mois concerne l‘importation commerciale de chiens afin de répondre à la demande d’adoption.
Pourquoi certains organismes importent-ils des animaux ?
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, l’adoption canine a connu une hausse inégalée. Malheureusement, les éleveurs n’ont plus de chiens disponibles, leurs listes d’attentes débordent et les refuges sont vides. L’adoption internationale a pris beaucoup d’ampleur au cours des derniers mois. Afin de répondre à la demande, plusieurs organismes préparent des missions de sauvetage afin de rendre possible l’adoption d’animaux étrangers.
Quel est le lien avec la médecine vétérinaire?
L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec juge que les mesures de contrôles concernant l’importation des animaux demeurent insuffisantes, particulièrement dans le contexte critique de l’accessibilité aux soins vétérinaires. La médecine préventive et la vaccination ont dû être relayés au second rang par rapport aux animaux malades et aux urgences depuis plus d’un an. Il peut être difficile d’obtenir un rendez-vous en médecine préventive pour un nouveau propriétaire ou un éleveur de chiens.
Pourquoi s’inquiéter ?
En surcroit à ce contexte déjà difficile, des animaux malades peuvent actuellement entrer sur notre territoire et être adoptés. Ces animaux peuvent être porteurs de maladies de façon asymptomatique, comme c’est le cas pour la rage, dont les symptômes peuvent apparaître tardivement. De plus, certaines de ces maladies sont zoonotiques et présentent non seulement un risque pour la santé des animaux, mais aussi pour la santé publique.
Le manque de mesures de contrôle ne permet actuellement pas :
- d'avoir une surveillance préventive accrue des zoonoses (maladies transmissibles de l’animal à l’humain);
- de prévenir les maladies contagieuses;
- de ralentir les éclosions de maladies qui étaient auparavant contrôlées notamment par la vaccination.
De plus, la récente détection en sol québécois de la leishmaniose – maladie parasitaire transmise par les moustiques dans les pays chauds – est extrêmement préoccupante en raison de sa gravité et du risque qu’elle représente pour les humains.
Quelles sont les solutions ?
L’Ordre suggère :
- De prévoir à l’avance et de trouver un médecin vétérinaire avant l’adoption d’un animal;
- De réserver un animal auprès d’un éleveur certifié, en se mettant sur une liste d’attente, au besoin;
- D’adopter des animaux qui proviennent du Québec ou du Canada, en étant prudents vis-à-vis des chiens provenant du Grand Nord;
Ou
- D’attendre la fin de la pandémie afin de recueillir les animaux qui seront probablement abandonnés lors du retour à la normale.