Avis : refuges et diminution des stérilisations
Durant les derniers jours, l’Ordre a reçu plusieurs messages d’intervenants et de bénévoles de refuges demandant à l’Ordre de classer la stérilisation animale dans la catégorie des services jugés essentiels.
Bien que l’Ordre ait demandé à ses membres de diminuer leurs services à l’essentiel afin de respecter les consignes de santé publique actuellement en vigueur, il n’a pas identifié les actes considérés comme étant essentiels ou non. En effet, l’Ordre s’appuie sur le jugement professionnel des médecins vétérinaires pour déterminer les services qu’ils peuvent donner ou qu’ils doivent reporter. Chaque situation doit être évaluée individuellement en tenant compte des conséquences possibles pour l’animal, son propriétaire et pour la santé publique en général. L’Ordre ne peut donc pas ajouter la stérilisation sur la liste des actes jugés comme étant essentiels puisqu’une telle liste n’existe pas.
Dans l’exercice de leur jugement professionnel, les médecins vétérinaires de refuge nous indiquent s’appuyer, entre autres, sur des prises de position faisant office de référence dans le domaine. La stérilisation animale est certes un pan très important de la médecine vétérinaire de refuge. Néanmoins, le consensus des experts en médecine de refuge -notamment les docteurs Levy, Hurley et Newbury ainsi que les associations américaines et canadiennes liées au refuge- est de suspendre toute stérilisation incluant les programmes pour les gens à faibles revenus, la stérilisation des animaux du refuge et les programmes de capture/stérilisation/relâche. Seules les procédures pour adresser des conditions de santé urgentes pour un animal devraient être considérées.
À titre informatif, l’Institut national de santé publique du Québec a émis des recommandations pour les travailleurs en médecine vétérinaire auxquelles ils doivent se conformer, le plus possible. L’Ordre invite tous les intervenants œuvrant dans le monde animal à consulter ce document afin de prendre connaissance des mesures que le gouvernement demande aux médecins vétérinaires de prendre afin de protéger la sécurité du public, les médecins vétérinaires et leurs employés.
Bien sûr, l’Ordre comprend – et partage- les grandes préoccupations que vivent les gens dévoués à la cause animale, mais il demande leur compréhension vis-à-vis l’actuel accès plus limité à des soins vétérinaires. Dans le contexte de la pandémie, suivant les recommandations gouvernementales ainsi que celles de l’Ordre, les médecins vétérinaires n’ont d’autre choix que de prioriser la santé du public. Les récentes annonces laissent entrevoir une réouverture prochaine de plusieurs services et l’accessibilité aux soins vétérinaires grandira -elle-aussi- dans les prochains mois.
Malheureusement, la pandémie aura des répercussions inévitables sur les sphères humaine, sociale, économique et même animale. Comme tous, l’Ordre espère que les impacts sur la santé et le bien-être des animaux seront limités au maximum.