L’Ordre décerne la médaille de saint Éloi 2018 au Dr Marc-André Sirard, m.v., Ph. D.
C’est avec beaucoup de fierté que l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec a remis la médaille de saint Éloi 2018 au Dr Marc-André Sirard, lors du gala organisé en marge du Congrès vétérinaire québécois, le vendredi 26 octobre 2018, à Saint-Hyacinthe. L’hommage qui lui a été rendu a été à la hauteur des multiples réalisations du Dr Sirard et c’est avec honneur que le lauréat est venu chercher son prix.
Le Dr Sirard est professeur titulaire au département des sciences animales à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval. Il a fondé, en 1995, le Centre de recherche en biologie de la reproduction (CRBR), le plus important centre de recherche œuvrant en ce domaine au Canada. Présentement, le Dr Sirard est détenteur d’une Chaire senior du Canada en génomique de la reproduction qui a été renouvelée pour un troisième mandat jusqu’en 2021.
Un scientifique visionnaire
Le Dr Sirard commence sa carrière comme médecin vétérinaire en 1981, dans le domaine des grands animaux, principalement en production laitière. La pratique vétérinaire l’a sensibilisé sur l’infertilité animale et la reproduction, préoccupations principales des producteurs. Fasciné par la magie de la reproduction et le principe d’immortalité des ovules, le Dr Sirard s’est par la suite dirigé vers les laboratoires.
La fécondation de l’ovule et le développement embryonnaire précoce sont au cœur des intérêts de recherche du Dr Sirard. Il a d'abord adapté le prélèvement par laparoscopie pour obtenir les premiers veaux éprouvettes au Canada et les premiers au monde avec une méthode applicable cliniquement. Puis, dans le cadre de son postdoctorat, le Dr Sirard a mis au point le développement d’un système de culture pour la production d’embryons de bovins à partir d’ovocytes immatures récupérés à l’abattoir. Cette avancée a tout simplement révolutionné la recherche en reproduction animale. Aujourd’hui, des centaines de laboratoires à travers le monde utilisent le système de culture développé par le Dr Sirard.
Retombées en reproduction humaine
Les travaux de recherche menés par le Dr Sirard oscillent constamment entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée. Ce modèle a généré d’importantes retombées en production animale et, fait remarquable, certains travaux ont trouvé application en fécondation in vitro humaine.
Le Dr Sirard a travaillé en étroite collaboration avec les cliniques de fertilité afin de déterminer quelles sont les caractéristiques d’un bon follicule et conséquemment d’un bon ovule. Ces travaux ont permis d’identifier une douzaine de marqueurs. Il est désormais possible de choisir le meilleur embryon et d’éviter ainsi d’en transférer plusieurs, limitant les grossesses multiples et leurs conséquences négatives pour la santé de la mère et de l’enfant. Aussi, les connaissances du Dr Sirard ont permis d’ajuster pour chaque patiente le traitement hormonal en fonction du niveau des marqueurs, ce qui aura pour effet d’augmenter le taux de succès au deuxièmeessai.
Parallèlement, le Dr Sirard a été membre du conseil d'administration de la Société Canadienne de Fertilité et d'Andrologie de 2012 à 2016 et est aujourd'hui le président du comité des chercheurs en reproduction-endocrinologie de cette même société.
Contribution scientifique
Après plus de 30 ans de carrière, le Dr Sirard cumule 288 articles scientifiques publiés, à l’échelle internationale, dans des revues avec comités de pairs. Son indice de Hirsch s’élève à plus de 63, un résultat exceptionnel qui le place en tête des scientifiques canadiens en reproduction animale et humaine. Il attribue avec humilité cet exploit aux nombreux étudiants gradués et stagiaires postdoctoraux qu’il a formés et qui sont les principaux auteurs de ces articles.
Dr Sirard a aussi signé 15 chapitres de livres et présenté plus de 90 conférences, et ce, principalement dans des congrès internationaux. Il a été ou est encore éditeur associé de plusieurs revues internationales telles que Reproduction, Molecular Human Reproduction, Reproduction Fertility and Development ainsi que Molecular Reproduction and Development. Ces quatre revues se classent parmi les cinq plus grandes revues scientifiques dans ce domaine.
Depuis près de 20 ans, Dr Sirard agit à titre de conseiller, par le biais de rencontres individuelles et de comités d’experts, auprès des autorités responsables de l’élaboration des politiques publiques en matière de science, de recherche et de technologie, et ce, tant au niveau fédéral que provincial. Il siège présentement sur le comité d'éthique de la recherche du gouvernement du Québec portant sur la modification du génome par l'approche CRISPr.
Vulgarisation de ses connaissances
Le Dr Sirard participe également à la diffusion de la recherche auprès d’un public non universitaire. Il est fréquemment sollicité par les journalistes de la radio, de la télévision et des journaux pour des questions concernant le développement technoscientifique dans le domaine de la biologie de la reproduction, et tout particulièrement, du clonage, du génie génétique et de la génomique. Il a contribué à la revue Le Veterinarius publiée par l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec et à d'autres revues de vulgarisation telle la revue Découverte.
Lors de la conception de l’exposition « Métissages » qui a été présentée au Musée de la civilisation du Québec, Dr Sirard a agi à titre de conseiller auprès de l’artiste et créateur québécois Robert Lepage pour la partie de son exposition concernant la transgénèse et le rapport de l’être humain à la science. Finalement, il fait du bénévolat pour des activités culturelles et scientifiques telles les 24 heures de sciences et Génie en herbe, en plus de donner à l’occasion des conférences grand public.
La profession rend ainsi un hommage à un homme visionnaire, rassembleur et passionné. Il ne fait aucun doute que le Dr Sirard est homme d’exception qui a contribué de façon significative à l’avancement de la reproduction des bovins et de la fécondation in vitro animale et humaine au Québec. Grâce à sa vision innovante et avant-gardiste, il est un ambassadeur incomparable pour la profession vétérinaire et pour l’avancement du bien commun.