Le serpent

Les serpents de compagnie les plus communs appartiennent à deux groupes :

• Les boïdés : incluant notamment les boas et les pythons.
• Les colubridés : incluant notamment le serpent roi et le serpent des blés.

Plusieurs espèces sont élevées en captivité et des mutations ont permis d’obtenir des individus avec de superbes couleurs.

Exemples de quelques espèces :

Technique de sexage avec une sonde

Cette manipulation doit être réservée aux personnes qualifiées, car si elle est mal exécutée, des blessures sérieuses peuvent être infligées au serpent. Une sonde de métal est introduite à l’intérieur du cloaque vers l’arrière. Si elle entre profondément (10 à 15 écailles), c’est un mâle, si elle pénètre très peu, c’est une femelle.

Certains serpents atteignent des dimensions impressionnantes à l’âge adulte (4 mètres et plus). Bien qu’ils soient normalement de bonne nature, ils ont le potentiel de blesser et même de tuer un être humain. Ces serpents ne devraient pas être gardés dans une maison et devraient être hébergés dans les zoos.

Évaluer la santé

Un serpent en santé a une peau luisante sans morceau de peau retenu. Ses narines sont propres et dégagées. Sa colonne n’est pas proéminente (le muscle situé de chaque côté n’est pas concave) et son tonus musculaire est bon (il n’est pas flasque quand il est manipulé).

Évaluer le caractère 

Un bon serpent n’attaque pas la main qui s’approche et accepte d’être pris sans se sauver. Cependant, il existe certaines espèces naturellement nerveuses et qui ne devraient pas être achetées dans le but de les manipuler (exemple : python vert).

Il ne faut pas croire que les serpents n’ont pas assez conscience de leur environnement pour que l’on puisse les loger dans de simples bacs de plastique sans accessoires. Ils apprécient un environnement bien aménagé où ils peuvent exprimer leurs comportements naturels. Il est donc important de bien se renseigner sur les particularités de l’espèce adoptée. Des variations d’environnement (température, humidité) existent d’une espèce à l’autre.

Cependant, deux règles subsistent :

• Un gradient de température doit être créé dans le vivarium avec un point chaud et un point plus frais. Le serpent peut ainsi choisir sa zone de confort.
• La température doit être de quelques degrés de moins la nuit.

Pour bien loger un serpent, il faut :

• Un grand terrarium (le serpent doit pouvoir circuler librement) vitré, facile à désinfecter et avec un couvercle à l’épreuve des fugues. Du papier peut être mis au fond.
• Une cachette (exemples : boite de carton, demi-buche de bois évidée).
• Des branches et de grosses roches. Ces accessoires servent à se frotter quand vient le temps de muer.
• Des plantes ou du feuillage de soie pour créer des zones d’intimité et pour retenir l’humidité, lorsque nécessaire.
• Une lampe produisant des rayons UVA et UVB.
• Des accessoires pour maintenir une température adéquate (lampe, tapis chauffant). Ces accessoires doivent toujours être placés de telle façon qu’il ne peut pas y avoir un contact direct avec le serpent.
• Un bol ou un bassin d’eau.

La mue

À mesure qu’il grandit, le serpent doit changer sa peau en entier. Une semaine environ avant que le processus de la mue s’enclenche, plusieurs serpents refusent de manger. Quand le serpent prend une couleur bleutée, il devient un peu plus nerveux et pourrait mordre plus facilement, car sa vision est altérée. Il n’est pas recommandé de le manipuler pendant cette phase ni de le nourrir. Un repas peut être offert quand la mue est complétée.

Résumé des étapes de la mue :

• Les yeux bleuissent, puis quelque temps plus tard, tout le corps prend la teinte bleutée. C’est pendant cette période qu’un liquide s’accumule entre les deux épidermes et permet la séparation entre l’ancienne et la nouvelle peau.
• Quelques jours plus tard, le serpent reprend sa couleur normale et entreprend de se débarrasser de sa vieille peau en se frottant sur les objets.

Une mue normale se fait en un seul morceau. Des parasites, un manque d’humidité ou un manque d’accessoires pour se frotter sont quelques-unes des causes responsables d’une mue difficile ou incomplète.

Sentir avec sa langue

La langue du serpent ne pique pas. Elle a plutôt une fonction olfactive. C’est pour cette raison qu’il la sort périodiquement quand il explore l’environnement. Ce faisant, il capte des particules odorantes. En retournant sa langue à l’intérieur de sa bouche, il dépose ces particules sur son palais où est située une structure appelée organe de Jacobson. C’est cet organe qui analyse les odeurs. Le serpent peut donc facilement suivre la trace odorante qu’une proie a laissée au sol en marchant.

Détecter les gradients de chaleur

Chez certains serpents (exemple : les pythons), il y a de petites cavités situées sur la lèvre supérieure. Ce sont des fossettes thermosensibles capables de détecter la chaleur. Le serpent qui chasse la nuit n’a donc pas besoin de voir sa proie. Il la trouve en cherchant une zone chaude qui contraste avec la température ambiante. 

Un examen vétérinaire à l’achat puis annuellement est recommandé. L’analyse des selles est aussi importante, car plusieurs serpents ont des parasites intestinaux.

Les serpents sont des carnivores stricts. Ils doivent se nourrir de proies entières. Les petits rongeurs sont les proies les plus utilisées. Elles sont idéalement offertes déjà mortes (il est possible de se procurer des proies euthanasiées de façon humanitaire) au serpent. Elles doivent cependant être tiédies dans de l’eau chaude, car le serpent refuse souvent les repas froids qui sont beaucoup plus difficiles à digérer pour lui. Certains serpents acceptent seulement les proies sèches. Il est donc possible d’utiliser le sèche-cheveux au besoin.

Cacher la proie sous une boite percée d’un trou ou dans du feuillage après l’avoir trainée dans le vivarium pour créer une piste odorante est une attention appréciée du serpent. Trouver sa nourriture après l’avoir cherchée est stimulant physiquement et mentalement.

Les proies vivantes attaquent parfois les serpents et peuvent les blesser gravement. Un serpent ne doit jamais être laissé sans surveillance avec une proie vivante.

Python attaqué par un rat

En moyenne, un serpent juvénile peut être nourri aux 2 à 7 jours et le serpent adulte tous les 7 à 21 jours. Il y a cependant des variations individuelles, il s’agit de s’adapter à l’appétit du serpent. Un repas est généralement offert au serpent après qu’il ait déféqué son repas précédent.

Pour avaler ses proies, le serpent est muni d’une adaptation intéressante : une mâchoire inférieure qui peut se désarticuler et reprendre sa position initiale à volonté. Un serpent peut donc avaler une proie jusqu’à 8 fois la taille de sa tête. En captivité, il est préférable de ne pas nourrir le serpent avec une seule proie immense. Plusieurs petites proies sont préférables.

Après son repas, le serpent se retire dans un endroit calme pour le digérer. S’il est manipulé après avoir mangé, il risque fort de régurgiter sa proie. Il peut également régurgiter si la température de son environnement est trop froide.

• Obésité : manque d’exercice et repas trop fréquents.
• Brûlures : les ampoules, les roches et les tapis chauffants ne doivent jamais être placés de telle sorte qu’un serpent puisse les toucher.
• Infection respiratoire : elle est souvent secondaire à un refroidissement du serpent. L’animal fait alors des bruits respiratoires (sifflements, craquements) et il peut y avoir des sécrétions visibles dans la bouche et aux narines. Ce type d’infection nécessite l’intervention rapide d’un médecin vétérinaire.
• Infections de peau : surviennent quand l’environnement est trop humide et que l’hygiène y fait défaut. Le bassin d’eau doit aussi faire l’objet d’un nettoyage rigoureux.
• Parasites externes : ce sont de petites mites rouges ou noires visibles sur la peau. Elles ont tendance à se cacher autour des narines, des fossettes thermosensibles et des yeux. Les traitements maison ne réussissent pas à régler le problème. L’aide du médecin vétérinaire est requise.