INSULINOME
L’insulinome est une tumeur du pancréas qui a la particularité de sécréter de l’insuline en trop grande quantité. Malheureusement, cette maladie est fréquemment diagnostiquée chez les furets de plus de 3 ans. La trop grande quantité d’insuline produite, fait diminuer le taux de sucre dans le sang et cause des crises d’hypoglycémie se traduisant par une baisse d’énergie, des faiblesses des membres postérieurs et des pertes d’équilibre, de la nausée, des tremblements et peut aller jusqu’à causer des convulsions, un état comateux ou même la mort.
Le diagnostic se fait fait par la prise de glycémie (dosage du sucre sanguin), la visualisation de la tumeur à l’échographie (pas toujours possible) et peut être confirmée par une biospsie du pancréas. L’insulinome peut être contrôlé pendant un certain temps par le retrait chirurgical de la tumeur ou encore par de la médication, mais ne se guérit pas.
MALADIE DES GLANDES SURRÉNALES
La malasie des glandes surrénaliennes est une maladie aussi très fréquemment diagnostiquée chez les furets stérilisés de plus de 3 ans. Il s’agit d’un développement excessif anormal (tumoral ou non) d’une ou des 2 glandes surrénaliennes augmentant leur production d’hormones sexuelles. Le premier signe le plus fréquemment rencontré est la perte de poils (généralement au bas du dos, progressant sur les flancs et la queue) qui est provoquée par le désordre hormonal. D’autres symptômes peuvent être associés à la condition comme des démangeaisons, une augmentation marquée de la taille de la vulve chez la femelle, de la difficulté à uriner chez le mâle (associé à une augmentation de la taille de la prostate), une augmentation de l’agressivité, une odeur corporelle plus intense et une dégradation de l’état général. Plusieurs études tendent à démontrer que la stérilisation en trop jeune âge, comme c’est le cas dans les grands élevages commerciaux a un effet néfaste sur les glandes surrénales et prédispose à la maladie. Le diagnostic se fait par la visualisation des glandes surrénaliennes à l’échographie ou encore par le dosage sanguin des hormones sexuelles. La glande surrénale anormale peut être retirée chirurgicalement. Toutefois, vu les risques élevés de récidives (implication de la seconde glande surrénale) et aux risques importants de la chirurgie, le traitement médical est souvent l’option priorisée. Il est possible de contrôler les signes associés à la surproduction d’hormones sexuelles par des implants hormonaux placés sous la peau ou encore des injections. Toutefois, ce traitement ne permet pas d’empêcher la progression de la maladie.
Perte de poils sur les flancs lors de maladies des glandes surrénales
Image : https://vcahospitals.com/know-your-pet/hormonal-diseases-in-ferrets
DIARRHÉE
Les furets peuvent être très sensibles au niveau digestif. Plusieurs virus, parasites et bactéries peuvent causer des diarrhées accompagnées ou non de vomissement, douleur abdominale et abattement. Il est toujours indiqué de voir un vétérinaire lorsque de tels signes se présentent chez votre furet. Comme les furets doivent manger constamment, une anorexie de plus de 3-4 heures peut causer de l’hypoglycémie (taux de sucre bas dans le sang) et les conséquences qui s’en suivent (faiblesse, tremblement, abattement marqué, état comateux, etc.) qui peuvent être très graves. De plus, tel que mentionné plus tôt, les furets, particulièrement les jeunes sont susceptibles d’ingérer de multiples objets pouvant causer une obstruction digestive. La diarrhée et les vomissements sont des signes typiques d’obstruction par un corps étranger. Il donc est primordial d’exclure cette éventualité, généralement via l’imagerie médicale, lorsque votre furet présente ces signes car il s’agit généralement d’une urgence chirurgicale.
Les furets peuvent aussi souffrir de diarrhée et de perte de poids de façon plus chronique. Cela peut être dû à une alimentation non adaptée à l’espèce ou encore à l’individu. En effet, certains furets souffrent d’IBD (Inflammatory bowel disease), une maladie inflammatoire de l’intestin, un peu comme le syndrome du côlon irritable chez l’humain. Ces furets présentent une intolérance à certains ingrédients de la diète, votre vétérinaire peut vous aider à diagnostiquer et contrôler cette maladie.
PROBLÈMES RESPIRATOIRES
Les furets sont également sensibles au niveau respiratoire. La toux allergique est relativement fréquente chez les furets, particulièrement en réaction à des irritants tels que la fumée de cigarette et des parfums (chandelle, diffuseur, lingette assouplisseur pour la sécheuse). Ces irritants peuvent causer des crises semblables à l’asthme qui peuvent être très intenses. Il est donc conseillé de fumer à l’extérieur si vous avez un furet à la maison, d’éviter tout type de parfum et de laver les couvertures avec du savon et assouplisseur hypoallergénique. Une irritation chronique des voies respiratoires peut rendre le furet plus sensible aux divers virus et bactéries causant des pneumonies.
Les furets peuvent d’ailleurs attraper l’influenza humain (type A et B), ce qui veut dire que vous pouvez infecter votre furet si vous avez la grippe. Il est recommandé de limiter les manipulations si vous avez des symptômes grippaux. Il en va de même pour le virus de la Covid-19, de récentes études ont démontré que les furets peuvent attraper et transmettre le coronavirus responsable de la Covid-19 chez l’humain. Celui-ci peut causer des signes respiratoires et/ou digestifs chez le furet.
PROBLÈMES URINAIRES
La plupart des problèmes urinaires diagnostiqués chez les furets sont secondaires à la maladie des glandes surrénales (voir ci-haut). Chez le mâle tout particulièrement, l’augmentation de taille de la prostate peut causer une pression importante sur l’urètre et empêcher complètement l’urine de passer. C’est pourquoi il est important de porter une attention particulière aux signes précoces de la maladie (perte de poils, démangeaisons, changement de comportement, difficulté à uriner) car un blocage urinaire est une urgence médicale importante. Bien que ce soit plus rare maintenant avec les diètes balancées pour furets, des études ont démontrés que les furets sont prédisposé à développer des calculs urinaires lorsqu’ils sont nourris avec de la nourriture pour chat ou encore de la nourriture contenant des pois verts (typiquement des nourritures de type « sans grain »).
MITES D’OREILLES
Les mites ou acariens d’oreilles (Otodectes cynotis) sont des parasites que l’on retrouve chez les chiens, les chats, et aussi fréquemment chez les furets. Les furets ont tendance à accumuler de façon naturelle beaucoup de sécrétions au niveau des oreilles. Leur cérumen (cire d’oreille) est très foncé et épais, et les mites foncées s’y camouflent bien. Un examen microscopique du cérumen au microscope chez votre vétérinaire permettra de les détecter. Il est heureusement facile de traiter ces parasites et les antiparasitaires utilisés couramment en prévention protègent généralement contre cette infestation.
Mites d’oreilles vu au microscope
VERS DU CŒUR
Le vers du cœur est un parasite transmis par les piqûres de moustique aux chats, chiens mais aussi aux furets. Celui-ci infeste le cœur et les gros vaisseaux causant des problèmes cardiaques et circulatoires importants. À cause de la petite taille du cœur du furet comparativement au chien, un seul vers peut causer des signes cardiaques très graves. Comme pour le chien, un traitement antiparasitaire est recommandé en prévention lors de la période ou les moustiques sont actifs. Au Québec, soit de mai à novembre.
Références :
- Quesenberry, K. E., Orcutt, J. O., Mans, C. & Carpenter, J. W. (2021). Ferrets, rabbits and rodents 4th edition. Elsevier.
- Aiello, S. E., Moses, M. A., & Allen, D. G. (Eds.). (2016). The Merck veterinary manual 11th edition. Merck & Company, Incorporated.
- Langlois, I. (2013). Le furet. Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire de l’Université de Montréal. https://chuv.umontreal.ca/wp-content/uploads/2014/08/Le-furet-1.pdf
- Langlois, I. (2013). L’insulinome chez le furet. Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire de l’Université de Montréal. https://chuv.umontreal.ca/wp-content/uploads/2014/08/Insulinome-furet-1.pdf
- Langlois, I. (2013). La maladie surrénalienne chez le furet. Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire de l’Université de Montréal. https://chuv.umontreal.ca/wp-content/uploads/2014/08/Maladie-surr%C3%A9nalienne-chez-le-furet-1.pdf
Auteurs :
Manon Tremblay, DMV
Révision (2021) par Andréanne Rondeau, DMV, IPSAV
Photos :
Marianne Tremblay, TSA