Le langage corporel du chat
Il peut être relativement facile d’estimer l’humeur d’un chat quand on connaît les différentes postures corporelles qu’il utilise comme principales méthodes de communication. Ces postures sont sans doute plus discrètes et moins connues en général que celles des chiens. Dans une meute, par exemple, il y a des règles sociales et chacun doit savoir communiquer avec les autres afin de maintenir l’harmonie au sein de la meute. La relation de dominant-dominé entre deux chiens permet d’éviter des conflits ou des batailles. Entre deux chats, ce type de relation est controversé. En effet contrairement au chien, il n’existe pas de posture de soumission empêchant une attaque.
Néanmoins, si on observe un tant soit peu les interactions entre plusieurs chats vivant dans une même maison, on pourra voir qu’à une heure donnée de la journée, un des chats occupera tel fauteuil. Il est dominant à ce moment et à cet endroit. Quelques heures plus tard, ce sera un autre membre de la famille féline qui le sera, et au même endroit. Ce phénomène s’explique très bien quand on sait que les ancêtres du chat étaient de petits félins africains qui ne vivaient pas en groupe et qui chassaient seuls, surtout la nuit.
Quoi qu’il en soit, le chat a appris à faire connaître ses humeurs. Les humains peuvent aussi apprendre à déchiffrer son langage corporel.
Le chat « s’exprime » principalement par ses postures, ses mimiques faciales, la grandeur et la forme de ses pupilles, de même que par la direction et les mouvements de sa queue. Ainsi, lorsque le vétérinaire se penche pour cueillir un chat, il peut immédiatement avoir de l’information sur l’« état d’esprit » de celui-ci. Un coup d’œil à sa tête peut tout de suite lui dire s’il est bien dans sa peau (état neutre), s’il a peur (état défensif) ou s’il s’apprête à attaquer (état offensif).
Des mimiques faciales qui parlent…
À l’état neutre, le chat est heureux et calme, il ne craint rien et devrait bien réagir à l’examen, il semble vouloir collaborer : ses oreilles sont dressées et les pupilles des yeux sont normalement contractées selon le degré de luminosité ambiante. Le chat est relax ! Le médecin vétérinaire sait qu’il pourra aisément le manipuler.
Toutefois, si les oreilles du chat sont presque entièrement couchées derrière la tête et que ses vibrisses le sont également et si ses pupilles sont dilatées (œil noir), surtout si le chat crache, attention, danger ! Et même s’il crache et grogne, ce chat n’est pas nécessairement agressif, mais il se sent probablement coincé et il a peur. Il est dans un état « défensif ».
Comment différencier le chat qui a peur de celui qui pourrait être agressif ? Chez celui qui se prépare à attaquer, les oreilles, bien visibles, sont dirigées vers l’arrière, sa gueule est entrouverte laissant sortir des grognements éloquents et ses pupilles sont contractées à l’extrême. Enfin, ses vibrisses sont souvent dirigées vers l’avant, comme si le chat semblait vouloir davantage situer le chat ou la personne devant lui.
Peu importe que le chat soit en état « défensif » ou « offensif », il représente un danger.
La queue du chat, aussi fort expressive
Lorsque le chat est placé sur la table d’examen, l’observation de la queue peut aussi grandement renseigner sur l’état de l’animal. Celui qui tient sa queue à la verticale et bien droite est un chat sûr de lui-même et bien dans sa peau. On le dit amical.
Si, en revanche, la queue est pendante, le chat est indifférent à ce qui lui arrive. La queue du chat amical et celle du chat indifférent pourraient accompagner la mimique faciale de celui à l’état « neutre ».
Attention, la prudence est recommandée lorsque la queue du chat est courbée, que ce soit à l’horizontale, vers le bas ou vers le haut, surtout s’il fait le gros dos et que son poil est hérissé. Le chat n’est pas heureux, il a peur ou il se prépare à se défendre parfois en attaquant.
Tous les propriétaires de chat ont pu observer leur chat à l’affût et concentré sur un oiseau, un jouet ou un autre chat ; sa queue prend alors la forme d’un « u ». Le chat n’a alors pas besoin de vous dire en mots « laisse-moi tranquille, je suis occupé ». Vous devriez comprendre qu’il veut la paix. Inutile de l’importuner.
Au contraire du chien qui exprime sa joie par sa queue oscillante, lorsque la queue du chat présente des mouvements de va-et-vient, qu’ils soient lents ou rapides, le chat est agacé et ennuyé par quelque chose. Les médecins vétérinaires savent immédiatement qu’il vaut mieux arrêter l’examen et remettre le chat dans son transporteur.
Une légende urbaine à oublier est celle qui veut que les chats attaquent sans raison. Les chats font généralement tout en leur pouvoir pour éviter les batailles et les conflits. Ils préfèrent fuir, à moins qu’ils ne se sentent coincés.
Comprendre le langage des chats est finalement une bonne idée !
L’agression chez le chat
L’histoire suivante n’est pas rare et beaucoup de médecins vétérinaires l’ont entendue : on a adopté un chaton de deux mois chez une dame dont la chatte a eu une portée. Le père est inconnu. Au début, il est gentil, mais a tendance à mordiller, mais on l’excuse, puisqu’il est encore jeune. À l’âge de sept mois, il attaque et mord sans aucune raison.
Que faire ?
Établissons d’abord que le tempérament d’un chat (ou d’un chien ou d’un humain d’ailleurs) tient de deux facteurs : la génétique et l’influence du milieu. Dans le cas d’un chat dont le père est inconnu, les gènes paternels peuvent être responsables du comportement agressif. Le chaton a-t-il été bien manipulé pour le sociabiliser lorsqu’il était jeune ?
Les chats vraiment agressifs sont rares et peu importe que ce soit un mâle ou une femelle, il existe toujours un motif ou une raison qui les pousse à attaquer. Les comportements agressifs ne sont pas faciles à circonscrire, puisque beaucoup de facteurs et de causes y sont liés. Lorsqu’ils sont consultés, les médecins vétérinaires comportementalistes consacrent d’ailleurs de longs moments à établir le contexte de ce comportement et à remplir un long questionnaire touchant l’origine du chat, le milieu de vie, les signes avant-coureurs de l’agression, la durée et le nombre de séquences agressives, etc.
Bien qu’ils ne s’entendent pas toujours, les spécialistes partagent généralement les principaux comportements agressifs ainsi :
- L’agression liée à la peur
- L’agression liée aux caresses
- L’agression redirigée
- L’agression liée au jeu
Il existe d’autres types de comportements agressifs, que l’on pense seulement à l’agression territoriale (défense du territoire), à l’agression maternelle (défense des chatons), l’agression liée à la douleur, et d’autres encore. Grâce au questionnaire, le spécialiste peut déceler certaines différences comportementales subtiles pour en arriver à établir le type d’agression, une étape essentielle pour conseiller le meilleur traitement.
L’agression liée à la peur
La posture du chat qui a peur est très semblable à celle du chat vraiment agressif. Ses oreilles sont couchées, son dos est parfois arqué et il se peut que son poil soit hérissé, tout comme le chat prêt à attaquer. C’est souvent un comportement de défense, surtout si le chat se sent coincé. Il peut attaquer ou non. C’est souvent le comportement d’un chat qui n’aura pas été sociabilisé aux autres animaux ou aux humains.
La socialisation du chaton débute vers l’âge de 2 semaines et se poursuit jusqu’à l’âge de 11 ou 12 semaines. Il est donc important qu’à ce moment, le chaton soit manipulé de façon positive et adéquate afin qu’il apprenne que l’humain n’est finalement pas un danger pour lui. Il est prouvé qu’un chaton de 3 mois qui n’aura jamais été manipulé est pratiquement irrécupérable. C’est le cas, par exemple, d’un chaton né dans une ferme et dont la mère l’aura soigneusement soustrait aux prédateurs (dont les humains) pour le protéger. Une fois adopté et en faisant preuve d’une grande patience, ce chaton pourra s’attacher à son humain, mais rarement aux humains en général. Ce chaton ne sera jamais « pot de colle ». Pour tenter de renverser ce comportement, un traitement de désensibilisation progressive peut être tenté, mais les résultats risquent d’être décevants.
L’agression liée aux caresses
On pense toujours (ou on aime croire) que le chat adore se faire caresser. Ce n’est pas toujours le cas. Certes, certains désirent se faire flatter pendant de longues heures, mais d’autres peuvent avoir une tolérance limitée aux caresses. Toutefois, quand le chat en a assez, il annonce généralement son humeur : tout à coup, il couche ses oreilles, ses muscles deviennent plus tendus et surtout, sa queue devient expressive. Il balance rapidement sa queue de gauche à droite. Il nous dit ni plus ni moins de le laisser tranquille. Si le propriétaire insiste, attention, les risques de griffures ou de morsures sont grands.
L’agression redirigée
On dépeint souvent le tableau suivant : le chat observe un chat, un oiseau, une bestiole ou peu importe, par la fenêtre. Il est concentré sur ce qu’il voit. Le propriétaire le touche peut-être avec l’intention de le calmer. Le chat se retourne et attaque le propriétaire. Il a été surpris.
Le meilleur moyen d’éviter de subir une agression redirigée est de ne jamais approcher ou toucher un chat qui est excité par un stimulus quelconque. Il faut le prévenir et s’annoncer.
L’agression liée au jeu
On sait que le chat consacre une grande partie de son temps à dormir, mais le jeu l’occupe aussi durant quelques heures quotidiennement. Le jeu normal consiste à courir, grimper, poursuivre une fausse proie, simuler une chasse, mâchouiller. Quand le jeu se dirige vers un autre animal ou un humain, il peut devenir douloureux. Souvent, ce comportement sera celui d’un chat qui a été séparé de ses frères et sœurs en trop bas âge. Il n’aura pas appris à doser la force de ses mâchoires en jouant « à la guerre » avec les autres chatons de la portée. Mord-il trop fort un autre chaton ? Ce dernier ripostera et mordra à son tour. Les chatons ne doivent jamais être séparés de leurs mère, frères et sœurs avant l’âge de 12 à 13 semaines.
Une autre cause qui pourrait expliquer ce comportement est peut-être le fait d’avoir « excusé ses mordillements étant donné son jeune âge ». A-t-on joué avec lui avec nos mains ? Les propriétaires de chatons doivent s’assurer qu’il y a toujours un jouet entre le chaton et les mains. Il est permis au chaton de mordre les jouets, mais quand pour lui nos mains semblent être des jouets, il ne comprend plus qu’il peut mordre les jouets, mais pas nos mains.
Que faire ?
Il existe maintenant plusieurs médecins vétérinaires comportementalistes qu’il ne faut pas hésiter à consulter. Dans certains cas, des traitements pharmacologiques peuvent être prescrits. En attendant, on peut tenter d’interrompre le comportement d’agression tout au début, voire avant. Il faut évidemment connaître les signes avant-coureurs. Le principe est de surprendre le chat en utilisant un son inattendu ou en lançant un jouet, bruyant si possible. Une petite balle lancée sur le plancher peut réussir. En somme, il ne s’agit pas de faire peur au chat, mais de « lui changer les idées» et de rediriger son attention vers un autre « jeu ». L’utilisation du jet d’eau peut aussi être tentée, mais il semble que ce ne soit pas toujours utile.
La consultation est toujours une bonne idée.
Quand Minou décide d’oublier sa litière
La grande majorité des chats sont à la hauteur de leur réputation : ils sont naturellement propres. Ils apprennent dès leur bas âge à fréquenter le bac de litière et c’est là un comportement copié sur celui de la mère. On sait aussi que les chatons dépendent à la naissance entièrement sur elle pour « leurs besoins », puisqu’ils sont incapables de déféquer ou d’uriner par eux-mêmes ; c’est la langue rugueuse de la mère qui stimulera leur réflexe urogénital ou d’élimination.
Ainsi, jusqu’à l’âge de 3 semaines environ, on ne trouvera aucun excrément, car la mère ingère le tout. C’est probablement là un exemple typique de comportement ancestral transmis de génération en génération, qui assurait, à l’origine, la protection des petits, car les odeurs ainsi atténuées réduisaient les risques de révéler aux éventuels prédateurs la présence de petites proies sans défense à croquer.
Ce n’est que vers l’âge de quatre semaines que le réflexe d’élimination s’instaure chez le jeune qui commence à déféquer par lui-même. Si on observe bien, on remarquera d’ailleurs que la chatte, toujours présente, lui indiquera les lieux appropriés.
Mais si Minet oublie ses bonnes manières....
Pourtant, il n’est pas rare que le propriétaire d’un chat se plaigne de la soudaine malpropreté de son chat. Il semble qu’il ait subitement « oublié » où se trouvait son bac ou qu’il cesse tout à coup d’attendre qu’on veuille bien lui ouvrir la porte pour atteindre le petit coin du jardin. C’est cependant parmi les chats de maison, ceux qui ne sortent jamais que les problèmes sont les plus nombreux, comme si les chats prenaient littéralement leur bac en aversion.
Le problème de malpropreté, miction ou défécation inappropriée, est le principal problème comportemental pour lequel les médecins vétérinaires sont consultés. Si on veut corriger le problème, il faut évidemment en trouver les causes et c’est rarement facile.
Avant tout, il faudra cependant éliminer toutes les causes médicales possibles. Une visite chez le médecin vétérinaire s’impose donc. Un bon examen physique est essentiel. Des tests de laboratoire permettent aussi d’éliminer (ou de diagnostiquer) certaines conditions qui pourraient expliquer ce comportement inacceptable. Ainsi, et particulièrement chez le chat âgé, les conditions qui provoquent de la polyurie, notamment le diabète ou la défaillance rénale, pourraient bien être décelées. Une analyse d’urine s’impose également afin d’éliminer (ou de confirmer) une éventuelle cystite. Le spécimen urinaire pourra aussi être transmis à un laboratoire pour une culture. Peut-être bien qu’une infection urinaire pourrait expliquer ce comportement inhabituel.
Certaines conditions pathologiques entraînent une élimination urinaire plus abondante, ce qui pourrait demander au chat des visites plus fréquentes au bac. Le chat peut alors choisir un endroit plus facilement et plus rapidement accessible.
Si l’examen physique et les tests de laboratoire ne permettent pas de diagnostiquer un problème médical, la situation pourrait bien être liée à un problème véritable d’ordre comportemental ou psychologique.
Examen comportemental
Si l’éthologie, la science du comportement animal, a longtemps boudé le chat, voilà que des spécialistes reconnus travaillent maintenant au Québec. La consultation n’est jamais rapide et peut parfois nécessiter près d’une heure. Au cours de la consultation, le médecin vétérinaire posera beaucoup de questions afin de tenter de circonscrire les événements qui auront mené à la malpropreté soudaine du chat.
Très souvent, on déterminera que la malpropreté aura été provoquée par un changement dans l’environnement du chat et qui aura entraîné une frustration. On sait que le chat est très attaché à son milieu et qu’il est généralement très ancré dans ses petites habitudes.
Au cours de la consultation, on se demandera si des changements sont survenus récemment ou au moment du début du problème. Ce peut être qu’une nouvelle personne est apparue dans l’entourage : la propriétaire vient de faire connaissance d’un nouvel ami, que le chat résident n’accepte pas. Ce peut aussi être le retour à la maison d’un fils ou d’une fille. Le chat sent qu’il perd sa place, il n’accepte pas la nouvelle situation.
Ce peut être aussi un changement de bac dont la couleur ou la forme est différente. Pensant bien faire, lui a-t-on récemment offert un bac recouvert ? Certains chats l’acceptent aisément, mais d’autres refusent de s’en servir. Ce peut être aussi l’utilisation d’une nouvelle litière dont la texture ou le parfum sont différents. Les produits anti-odeurs ne sont peut-être pas au goût du chat.
Le nombre de bacs est aussi à considérer. Certains refuseront d’uriner et de déféquer dans le même bac. Si on possède plusieurs chats, on recommande d’utiliser un bac de plus que le nombre de chats et de les placer à différents endroits dans la maison, afin que l’animal puisse choisir son endroit préféré.
Peut-être une expérience malheureuse ?
La cause derrière l’aversion au bac peut parfois tirer son origine d’une expérience malheureuse vécue, par exemple, le chat est constipé et il éprouve du mal à déféquer. Il pourrait bien associer la douleur à sa présence dans le bac. Pour un autre, ce sera un problème de diarrhée, alors que pour un autre ce peut être un traumatisme subi alors qu’il était à déféquer ou à uriner, un truc aussi bête qu’un bruit inhabituel, un coup de tonnerre, etc.
Dans d’autres cas, il peut s’agir d’un simple problème d’hygiène ; un bac qu’on ne nettoie pas assez fréquemment ne plaît jamais au chat. Le chat est dédaigneux, il a le nez fin et l’idée de déféquer dans un bac sale pourrait le rebuter. Pour lui, utiliser un tapis ou un sofa ou un lit propre lui semble bien plus agréable.
L’emplacement de la litière est encore une cause à considérer : le chat est discret et peut-être qu’il n’aime pas que sa toilette soit à un endroit où « tout le monde le voit » dans cette position précaire. Le chat préfère nettement un coin plus discret, plus tranquille et moins fréquenté pour ses fonctions d’élimination.
On sait que les chats sauvages, les ancêtres de notre chat domestique, étaient des bêtes solitaires. Nos chats d’aujourd’hui le sont encore dans l’âme et n’apprécient pas toujours la compagnie trop nombreuse de leurs semblables. On a même l’impression qu’ils fixent entre eux des nombres limites. Ainsi, on peut très bien posséder trois chats sans problème ; un quatrième arrive et alors commencent les problèmes de malpropreté liés à de la frustration. La coexistence de quatre chats vivant dans une grande maison peut se faire aisément, alors que le fait d’avoir quatre chats dans un petit appartement peut ne pas être acceptable. La surpopulation entraîne des pressions sociales trop fortes qui se traduisent par des problèmes, notamment par des dégâts indésirables, de l’agressivité envers un congénère ou contre les humains, etc.
Les solutions sont rarement faciles
Les médecins vétérinaires avouent que l’élimination inappropriée est la raison principale de consultation en comportement. Les solutions ne sont pas aisées et demandent toujours beaucoup de patience, de compréhension et de stratégies. Il est parfois possible de régler le problème soi-même, mais la consultation de son médecin vétérinaire ou d’un spécialiste augmentera d’autant les chances de réussite.
Si le chat n’a choisi qu’un seul autre endroit inapproprié, on peut y placer son bac pour éventuellement le relocaliser à l’endroit antérieur en le déplaçant de quelques centimètres par jour. Si le problème dure depuis longtemps et qu’on a éliminé les causes physiques (emplacement, forme, dimensions du bac) ou si les endroits inappropriés sont trop nombreux, il faudra y chercher des causes plus profondes. Et on revient presque toujours à la frustration. Mais envers quoi ? L’aide professionnelle pourra alors être d’un grand secours.
L’éducation du chaton
Voilà un thème qui risque d’en faire sourire plusieurs. Est-il vraiment possible d’éduquer un chaton ? On dresse un chiot, on « éduque » un chaton.
Dès que le nouveau chaton arrive chez soi, il est important de lui enseigner les bonnes manières afin d’en faire un chat avec qui il sera agréable de vivre. Lui enseigner finalement quelles seront ses limites, car s’il adopte de mauvaises routines ou des habitudes indésirables, il pourrait être bien difficile de les modifier plus tard. Chose certaine, et pas plus que chez le chiot, la punition corporelle est totalement inutile et ne réussira qu’à vous faire craindre du chaton.
D’abord, la bonne nouvelle : l’entraînement à la propreté, souvent parmi le plus ardu chez le chiot, ne sera pas nécessaire chez le chaton, peu importe s’il provient d’un éleveur, d’un refuge ou de la rue. La très grande majorité des chatons sont naturellement propres, car ils apprennent de leur mère l’importance d’enfouir ses excréments ou son urine, dès le tendre âge de 3 ou 4 semaines. À son arrivée, il suffira de lui montrer où se trouve sa litière et le tour sera joué. Attention, un chaton de trois mois peut ne pas pouvoir se retenir longtemps ; il est donc important de placer sa litière dans un lieu facilement accessible et à sa portée. Si la maison est vaste, lui offrir deux lieux d’aisance est une bonne idée.
Tous les chats peuvent apprendre à répondre à votre appel et à venir vers vous. Il faut alors utiliser un conditionnement positif. Il faut l’appeler en choisissant son nom ou d’autres mots qui ne serviront qu’à cet exercice. Ils font vite le lien entre ces mots et le repas qui les attend. Pour réussir, il faut cependant montrer de la constance et toujours utiliser les mêmes mots et le même ton. Plus vieux, on peut simplement l’appeler par son nom, mais sa venue devra toujours être suivie d’une récompense, comme une petite gâterie qu’il apprécie particulièrement (de type commercial, une petite bouchée de thon, un petit morceau de poulet, etc.)
Les humains aiment bien dormir toute leur nuit. Que faire si, durant la nuit, chaton décide qu’il n’est plus fatigué ou qu’il s’ennuie et qu’il préfère jouer ? C’est souvent en fin de nuit, vers 5 h du matin que les propriétaires se font réveiller. La plupart trouvent mignon que le chaton se transforme en réveille-matin, mais ce peut être drôlement désagréable à la longue. Comment prévenir ce cirque nocturne ? Comprenons la situation et l’horaire du chat. Pendant que nous sommes au travail, que fait le chat laissé derrière ? Il dort. À notre retour, c’est notre repas, puis on s’assoit et on regarde la télé ou on vaque à d’autres occupations. Que fait le chat durant la soirée ? Il dort. Pour l’aider à faire ses nuits, il est recommandé de s’adonner à des jeux intensifs durant 45 à 60 minutes avant l’heure du dodo. Si on est trop fatigué soi-même, on peut utiliser une lumière laser que l’on fera courir sur le sol, tout en restant bien assis. Peu de chats résistent à ce jeu. Avoir une provision de petites balles près de soi et qu’on lancera vers le chat peut aussi fonctionner. Pourquoi plusieurs balles ? Après quelques minutes, le chat s’en lassera ou la petite balle se retrouvera sous un meuble ou un fauteuil. On utilisera alors une deuxième, puis une troisième, etc. Puis, on sert un repas au chat et quand il sera bien repu, il entamera sa toilette et les chances sont bonnes qu’il dormira, espère-t-on, jusqu’au petit matin.
On aime son chat, mais il a la mauvaise habitude de « faire ses griffes » sur un nouveau fauteuil qu’on aime aussi. Souvenons-nous toutefois que si, à nos yeux, se faire les griffes est indésirable, c’est là un comportement tout à fait normal pour le chat, car pour lui, c’est un moyen instinctif de marquer son territoire et non de rendre ses griffes plus effilées. La solution draconienne est évidemment de penser au « dégriffage » chirurgical, mais de plus en plus d’associations vétérinaires bannissent cette pratique. Il existe aussi de petits recouvre-griffes que l’on peut se procurer chez son vétérinaire ou dans certaines animaleries.
Il est possible d’entraîner un chaton à utiliser un griffoir ou une autre cible acceptable. D’abord, l’endroit. Même si le griffoir, aussi appelé « arbre à chats » ou « poteau à griffes », n’est sans doute pas un objet de décoration, il est important de le placer bien en vue et dans une pièce où vous vivez, comme la salle familiale. Si le chat a déjà commencé à attaquer un fauteuil, placez le griffoir tout à côté de ce fauteuil. Rendez aussi le griffoir attrayant pour le chaton en y accrochant ses jouets préférés. Il est aussi recommandé de choisir un griffoir vertical recouvert de sisal. Le sisal est une fibre extraite de l’agave qui sert à fabriquer des cordages très résistants. Enfin, le griffoir doit mesurer au moins un mètre de hauteur, afin que le chat puisse également s’étirer.
Le chaton qui mordille peut être mignon, mais attention, il pourrait bien devenir un chat mordeur. Le mordillement est un comportement inadmissible. Pour prévenir, il est important de ne jamais jouer avec un chaton avec ses mains. Le chaton peut mordiller un jouet, mais s’il considère votre main comme un jouet, il ne comprendra pas qu’il ne peut pas la mordre. Donc, une règle essentielle : toujours avoir un vrai jouet entre nos mains et le chaton.
Vous voulez que votre chat évite de grimper sur la table ou sur certains meubles ? La méthode du vaporisateur d’eau fonctionne généralement bien. Après avoir reçu quelques jets, le chaton associera l’endroit à l’eau et finira par éviter ces endroits non permis.
Enfin, rappelons que le chaton qui développe de mauvaises habitudes est souvent un chaton qui s’ennuie. Peut-être bien que la présence d’un ami, un deuxième chaton, lui serait bénéfique. C’est un pensez-y-bien !