En stabulation libre, le sable constitue le meilleur choix. Nos voisins de Sud l’ont prouvé par de multiples études, et le sable constitue le Gold Standard en matière de confort. Les points positifs attribués au sable sont :
- la facilité accrue de se lever et de se coucher, la période du coucher est prolongée de 20 minutes en moyenne avant de se relever pour changer de position;
- moins de blessures;
- une meilleure traction dans les allées de circulation et de passage;
- un indice de boiterie diminué, soit 11 % contre 17 % pour les étables sur matelas.
Une étude du Wisconsin où l’on a comparé 117 troupeaux sur sable à 59 troupeaux sur matelas à démontré une diff érence en production de l’ordre de 1100 kg par lactation.
Peu importe les choix ou les combinaisons de litière et produits couvre-béton, lorsqu’ils sont en place, posez-vous la question : « Est-ce que je dormirais dans une telle logette, oui ou non? » On oblige nos vaches à le faire, car elles sont attachées là, parfois pour toute leur vie, qui malheureusement n’est pas plus longue qu’une lactation.
Lors de ma visite des fermes du Wisconsin, j’ai constaté une production de 45 kg par vache par jour. Quel est donc leur secret? La recommandation principale des consultants de l’Université du Wisconsin à Madison est de refaire la surface des logettes et d’introduire le sable comme litière. Un sable de qualité « mortier » doit être choisi. Celui-ci allie qualité et granulométrie pour bien faire le travail. La deuxième recommandation fut de modifi er les logettes pour bien accueillir les vaches.
Elles doivent avoir de l’espace pour avancer et baisser la tête lors du mouvement de lever et une bonne longueur pour bien se coucher. La troisième recommandation vise le contrôle des boiteries, la qualité et la fréquence des parages ainsi que la détection rapide des boiteuses. Lors de ma visite, aucun commentaire sur la ration, sa composition ou autre. Les performances de ces troupeaux ne reposaient que sur le confort et le contrôle des boiteries.
Un grain de sable américain ou canadien, c’est un grain de sable. Pourtant au Québec, dès qu’on parle de sable pour la litière, tout le monde met les bras en l’air et nous dit que c’est trop diffi cile pour les équipements. Peut-être, mais le Wisconsin compte plus de vaches que le Québec et 64 % de ses vaches en stabulation libre sont couchées sur le sable. Ils ont bien compris qu’il valait mieux user l’équipement et sauver des animaux. Nous, on préfère protéger nos équipements et tuer des vaches.
Le site thedairylandinitiative.vetmed.wisc.edu présente une vidéo qui démontre comment le sable supporte tout l’onglon lors de l’eff ort que la vache déploie pour se lever. Vous trouverez aussi un chiff rier Excel qui compare le sable et les matelas. Le calcul n’est pas établi en fonction d’un quota, mais il porte à réfl exion. Notre industrie se tourne à l’heure actuelle vers la stabulation libre. La robotique accélère déjà ce changement. On devra maîtriser la technologie du sable pour le bien-être des animaux et de l’industrie.
On devra maîtriser la technologie du sable pour le bien-être des animaux et de l’industrie.
Pour conclure sur le sable, j’ai fait quelques tentatives en stabulation attachée. La première lors d’une rénovation majeure : j’ai proposé de bâtir deux logettes sur sable pour aider les vaches mal en point. Ce fut un véritable succès. On qualifi e ces logettes de coin des miracles. Ma deuxième tentative : un secteur de type « bedded pack » sur sable, pour les vaches dépressives, fut de nouveau une réussite. Par contre, mon troisième essai fut un échec. Six logettes sur sable dans une étable de 72 têtes. Résultats : baisse du lait, mammites et autres. Il est à noter que, dans cette étable, l’accumulation de litière n’a pas fonctionné non plus.
L’accumulation de ripe, une option possible en stabulation libre, peut donner de bons résultats. La ripe utilisée en grande quantité dans des logettes bien dessinées permet que les vaches soient propres, que l’indice de boiterie soit bas et que les jarrets soient impeccables. Les deux obligations à respecter sont de mettre beaucoup de ripe et de la garder propre. Pour ce qui est des mammites, peu de cas sont rapportés et les leucocytes sont sous les 150 000. Les arbres ne font pas pousser de klebsiella. Cette bactérie vient des déjections des animaux. En respectant les conditions de propreté, les bactéries ne pourront pas se développer et causer des malheurs.